La démarche déployée sur les bâtiments éducatifs

Rhabillée pour la rentrée 2022, l’école élémentaire des Escholiers – devenue l’école Georges Rascol – à Saint-Jean-de-Védas (Occitanie) peut s’enorgueillir d’être devenue la première école « EnergieSprong » de France, avec l’appui du plan France Relance.

La collectivité a lancé en 2021 un projet de rénovation en Conception-Réalisation-Exploitation-Maintenance (CREM) avec pour objectif d’améliorer les performances énergétiques du bâtiment et ainsi être en cohérence avec les exigences du Décret Tertiaire. C’est Alterea, acteur de l’accompagnement global dans la réhabilitation durable des bâtiments, qui a assisté la commune dans la constitution du marché.

Le marché a été lancé à l’été 2021 et l’ensemble des travaux de ce projet a été réalisé durant l’été 2022 par le groupement de SOGEA (+ PFS, Vinci Facilities, Alabiso, Mbi et AuditoriHome). Ils ont impliqué : l’installation de panneaux préfabriqués avec ouvrants et occultations intégrés sur la façade existante, l’isolation des toitures, l’intégration de système permettant de mesurer la Qualité de l’Air Intérieur (QAI) pour apporter aux usagers un confort supplémentaire et alerter lorsque la concentration de CO2 est supérieure à 800 ppm, le remplacement des équipements de production et d’émission de chauffage, d’eau chaude sanitaire et de ventilation, le confort acoustique des classes et l’installation de panneaux solaires sur le toit de l’école afin de compenser les dépenses énergétiques. L’inauguration a eu lieu en novembre 2022 : confort, isolation et économie d’énergie dotent désormais le bâtiment rénové.

L’école élémentaire Anne Godeau située à Raismes (Hauts-de-France) a été la seconde a franchir le pas. Comme le prévoit la loi Climat et résilience (2021), la ville doit réduire de 40 % les consommations d’énergies fossiles dans ses bâtiments publics d’ici 2030 : un objectif qui ne pouvait pas être rempli avec ce bâtiment dans son ancien état. La Ville de Raismes a donc saisi l’opportunité pour être pilote en France des premières rénovations énergétiques des écoles selon la méthode EnergieSprong.

Ainsi, grâce à la rénovation intégrale qui a inclut:

• Une isolation thermique biosourcée.
• Des renforcements structurels du bâti.
• La réfection des sanitaires.
• Une sortie des énergies fossiles.
• L’installation de pompes à chaleur.
• L’installation de baies vitrées.
• L’installation de panneaux solaires en toiture.
• L’amélioration du confort d’été.
• Une nouvelle cour débitumée et végétalisée, dessinée avec les élèves.
• Un coût de rénovation 3 millions inférieur à celui d’une rénovation traditionnelle.

L’objectif a été atteint.

De cette façon, l’école Anne Godeau est désormais en mesure garantir des économies en dépenses énergétiques, un maximum de confort aux élèves, une réduction considérable de la déperdition de chaleur, plus de luminosité, la récupération des eaux de pluie pour l’arrosage, et la production d’énergie en auto-suffisance.

Un marché public global de performance énergétique a été lancé en été 2021. Le groupement retenu, composé de HDF Construction, Nortec, Concept Développement, Les murs ont des plumes et MRB ont livré le projet en septembre 2023.

D’autres bâtiments éducatifs s’en suivent. Prochainement aura lieu la rénovation d’un bâtiment du campus de l’Université Paris 8 (Ile-de-France), d’un groupe scolaire à Palaiseau (Ile-de-France), d’un lycée dans la métropole de Lille (Hauts-de-France). Ces projets qui ont débuté en 2022 et 2023 devraient voir le jour d’ici fin 2025.

L’objectif est d’en faire les premiers projets d’une longue lignée puisqu’ils s’inscrivent dans une démarche de rénovation réplicable. Ils contribuent à rendre possible la massification des rénovations énergétiques et la diminution progressive des coûts des travaux.

Au niveau social, la rénovation énergétique des bâtiments éducatifs constitue une opportunité pédagogique unique pour sensibiliser les élèves et enseignants aux enjeux de l’énergie, de l’environnement et les rendre acteurs. La méthode EnergieSprong implique en effet une première phase de concertation auprès des usagers. Ainsi, les enfants, le corps enseignant, les animateurs et les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles sont associés au projet à travers une enquête d’usage pour connaître leur quotidien, leur ressenti et leurs souhaits d’amélioration. Une seconde phase est ensuite consacrée à la démarche pédagogique et de sensibilisation auprès des enfants à travers des panneaux d’information sur l’intérêt et le fonctionnement des panneaux photovoltaïques et leur consommation d’énergie au quotidien.

Les conclusions et retours d’expérience vont ainsi servir à déployer la démarche dans le domaine éducatif pour que se multiplient les rénovations globales et performantes réalisées en temps court. Quoi de plus nécessaire que de donner à voir et à vivre à nos enfants dès aujourd’hui, ce qui devra être la norme en 2050 : des bâtiments aux performances alignées avec l’ambition de notre pays d’atteindre la neutralité carbone.